Raymond MASON aurait 90 ans

Le 2 mars 2012, ce « Michel-Ange des mômes » aurait eu 90 ans...

Notre temps a-t-il mal accueilli un Artiste que n’importe qui peut apprécier ?

« Parce que notre époque ignore totalement ce que la sculpture peut contenir, en un siècle, lui-même, qui s’est mis à ignorer ce que la sculpture doit contenir. (…)

– « Une sculpture n’est pas un objet. Elle est un organisme subtil et complexe. Elle a sa vie en soi. Elle n’est pas simple, elle est symphonique. Et il faut un sculpteur pour manier ces rapports multiples de forme. » (lettre à E.T. en date du 29 août 1986)

Lorsqu’un tel Artiste meurt, ce n’est pas qu’une personne singulière qui disparaît ; c’est une part de l’enrichissement qualitatif de l’humanité qui s’amenuise. Toutefois, demeure pour nous une ‘œuvre totale’ utilisant la forme et la couleur avec beaucoup de force… Ces sculptures sont bien plus que des œuvres témoins et narratives !

Au fond, ‘le rouge et le noir’, le flammé de sa pierre tombale au cimetière du Montparnasse qualifie assez l’énergie d’une telle vie incarnée dans la matière. Une tombe parmi une foule d’autres pierres, plus ou moins fameuses ?

En 1977 Michael Brenson demandait à Raymond Mason: « Ce qui vous attire dans une foule c’est son énergie formidable ? » 

Et celui-ci répondit : – « Incontestablement. J’ai toujours senti que cette énergie, si je pouvais la canaliser, la faire passer dans mon travail… je sens que ça donnerait… Parce qu’après tout, qu’est-ce que l’Art ? Le désir de voler l’étincelle aux dieux, non ? » (Catalogue de la Galerie Claude Bernard autour de l’exposition - Une tragédie dans le Nord. L’hivers, la pluie, les larmes - ).

Une sculpture chef d’œuvre de Mason - Le départ des fruits et légumes du cœur de Paris, le 28 février 1969 - installée lors de la nuit de Noël 1976, dans une chapelle de l’église Saint Eustache, ne trouve-t-elle pas aussi un écho par l’affiche de l’exposition des photos de Robert Doisneau : Paris Les Halles, à l’Hôtel de Ville ?