Surveillons aussi nos buis !

La pyrale du buis 2015 va entrer en action. En ces moments printaniers,  l’implantation de cette chenille dévastatrice représente un risque majeur pour l’histoire des plus beaux jardins de France. Divers traitements ont été effectués en 2014. Néanmoins quelques larves de 0,5 à 1,5cm ont pu hiverner dans des ‘cellules’ de feuilles et de fils de soie ;  elles vont passer à l’attaque…

Pour ma part, j’observe depuis juin 2013, alerte, puis souligne (par une suite de billets et une installation au Jardin des Tuileries) les possibilités d’action de chacun d’entre nous ;  il a fallu aussi insister sur l’enjeu patrimonial et culturel !

Chaque plant de buis mieux observé et suivi d’actes de prévention responsable représente une lutte positive, bien à portée de main… (cf. billets du 27 sept 2013du 13 mai 2014 pour quelques conseils de gestes naturels aux particuliers). Cette attention portée aux buis, auparavant considérés faciles d’entretien, consistera en admirant leur beauté horticole, à percevoir leur fragilité d’êtres vivants agressés.

Il s’agit d’éviter l’expansion, l’implantation de l’insecte, et l’épuisement de plants de buis indispensables à l’art des jardins.

Panneau photographié le 5 décembre 2014 au Jardin botanique de Lyon (cliché G.C.)

Faisant suite à mes courriers adressés à Anne Hidalgo, Maire de Paris, et à la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement, j’ai reçu en date du 18 décembre 2014 cette belle réponse circonstanciée :

« Monsieur,

« Vous avez bien voulu appeler l’attention de la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement sur le développement de la pyrale du buis dont les effets sur le patrimoine végétal parisien sont désormais avérés.

« Vous observez que de nombreux parterres en buis sont aménagés dans des espaces privés et que les particuliers ne disposent pas d’une information technique suffisamment précise pour les sensibiliser aux méfaits de ce papillon originaire d’Asie (Chine, Japon, Corée) qui dépose ses œufs sur la face antérieure des feuilles. Celles-ci sont alors fréquemment dévorées par les chenilles, sitôt formées, avec pour conséquence dans les cas les plus sévères, la mort de la plante.

« A la faveur de conditions météorologiques très favorables, il est en effet possible de constater le développement de deux à trois générations de pyrale du buis par an, entre les mois de mars et de septembre, ce qui complique d’autant plus la gestion de ce ravageur contre lequel aucune réglementation n’existe pour l’heure.

« Pour limiter sa progression, la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement met néanmoins en œuvre pour ses propres espaces verts plusieurs moyens, qui sont fonction du degré d’atteinte des végétaux et de l’importance des buis.

« Ainsi, précède-t-elle soit à la taille des parties infestées dans le jardin, à la suppression des plantes les plus touchées et à leur remplacement par d’autres arbustes, soit à des traitements phytosanitaires, comme le Bacillus Thurengiensis. Dans ce cas, des conditions strictes d’utilisation sont nécessaires pour préserver l’efficacité du traitement : stade précis de développement des chenilles, météo favorable (absence de pluie dans les trois jours consécutifs à l’intervention) ainsi qu’une fermeture du site au public entre 6 à 48 heures selon le type de produit utilisé et conformément à la législation en vigueur.

« Ce protocole utilisé par les professionnels ainsi que d’autres précautions pour limiter les risques de contamination des buis comme l’évacuation des déchets végétaux en filière d’incinération nécessitent d’être mieux connu du grand public.

« A la suite de votre suggestion et dans le cadre d’une lutte à plus longue échéance contre la Pyrale, je tiens donc à vous informer qu’une information est désormais disponible sur Paris.fr à l’adresse ci-dessous.

« Cet article sera également relayé sur le compte Facebook et Twitter de la DEVE. Enfin, la direction de l’information et de la communication (DICOM) doit prochainement reprendre cette information dans ses pages actualité « Paris au vert ».

« Je souhaite que ces éléments puissent répondre à votre légitime préoccupation et vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération distinguée.

Le Directeur Adjoint des Espaces Verts et de l’Environnement,  Bruno GIBERT »