Petites considérations inactuelles

Comme 51,68% des français, je devais être heureux ce 6 mai. C’est la fête dans la nuit ! L’espoir du Changement est... maintenant, devenu plus fort que l’Avoir. C’est un cri ! ça braille dans les rues (or les oiseaux ne chantent qu’à l’harmonie du matin !). A la place de la Bastille : une Clameur... alors que demeure, médiatisé, le choc des images contre le poids des paroles.

A Tulle, dans son discours, François Hollande propose un changement qui « doit être à la hauteur de la France » et que ses décisions soient essentiellement évaluées selon ces deux critères :

« - Est-ce que j’ai fait avancer la cause de l’égalité ? - Est-ce que j’ai permis à la nouvelle génération de prendre toute sa place au sein de la République ? »

Mais visuellement, à la une de tous les journaux papier comme dans l’ensemble des médias TV de la planète, ce fut aussi : jour de l’usage du drapeau 40/20/40 – ‘rappel image’ de cet héritage lourd et inégalitaire du quinquennat qui s’achève ; tout un emblème en guise d’exemplarité ?!?

Soyons aussi bref que possible : P.S. à mon précédent billet ; est-il encore nécessaire de discourir ? Ici (à gauche) un visuel choc, le couple franco-allemand sur l’Europe ; détail centré sur les drapeaux.

Or, voilà des couleurs allemandes fortes, luisantes et chromatiques. Pour l’imaginaire, trois bandes parfaitement régulières et puissantes sont présentées : noir/rouge/jaune, un drapeau bien en symbiose avec la locutrice. Un état chromatique soulignant aussi l’assise – le jaune du pavillon de l’Allemagne hisse l’or des étoiles européennes verticales... !!! Elément central, le bleu d’azur de l’Europe s’identifie ici avec celui de la représentation française... Optiquement, la petite proportion 20/100 du blanc ‘français’ paraît avoir été taillée selon la dimension de hauteur du visage du président Nicolas Sarkozy ! Aux observateurs d’apprécier l’impact, et le dépassement du rouge français, qui...

N.B. le rapport 33/33/33 des pavillons tricolores européens, entre autre exemple, l’italien, sont toujours à bandes d’égales dimensions, donc : ‘égalitaires’ (quelque soient les exigences de cadrages de la Com TV !).

Peintre, il ne me revient pas de rentrer encore dans les polémiques partisanes. Or c’est la toute première polémique après l’élection du nouveau président de la République : – Des couleurs aperçues place de la Bastille sur tel ou tel drapeau étranger (mais bien sur fond de Marseillaise) ! Ce n’est ni par purisme esthétique, encore moins par nationalisme, ni même par quelques réflexions ésotériques rencontrées sur le net... On ne m’en voudra pas de relever ce mauvais usage : ‘petit péril actuel’ autour de la forme et du sens.

Au fond, voilà un drapeau français devenu ‘étranger’ à ses principes Républicains : drapeau télé inégalitaire (privilégié à l’Elysée) – alors même que plus de 50 000 drapeaux ‘ordinaires’ étaient agités pour l’orchestration des meetings !

Quoiqu’il en soit, dans le flux spectaculaire actuel, le ressenti de l’apparence est-il symboliquement bien perçu ? Qui en est la cause ? Le fabriquant des drapeaux ; quelques influences présidentielles anciennes ; ou une simple erreur matérielle ? Dès lors, ne peut-on remarquer aussi qu’il y a des images symptomatiques ou emblématiques ; des choses vues au sein d’actes parfois majeurs de représentation... Et de telles mégardes en disent peut-être beaucoup plus long que le plus vaste mot de la langue française : anticonstitutionnellement ?